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Critique : Manna (2015) (Michael maggot) (Issu de The Profane exhibit)


Synopsis : Un homme ramasse une femme dans une boîte de nuit et se retrouve subitement à la merci d’un culte de femmes cannibales se lançant dans divers sacrifices pour tenter d’atteindre la quintessence de leur domination féminine.

______________________________________________ Alors que comme nous le savons tous, l’anthologie The Profan Exhibit fut le fruit d’une censure sélective honteuse de la part des producteurs, plusieurs segments ont été sournoisement supprimés et ainsi l’intégralité du projet s’en est retrouvé saccagée et incomplète. Ce fut le cas du premier segment de Marian Dora qui dut en recommencer un second plus soft , de Tochka (de Andrey iskanov) qui fut jusqu’alors exclut des diverses diffusions en festival, et aussi de Manna de Michael maggot qui jusque-là se faisait relativement discret (exclu des festivals aussi), mais parlons-en ! Le trailer non officiel de Tochka partagé sur cet article est en réalité une mixture avec Manna. Chose qui ne se remarque pas au premier abord puisque les deux thèmes semblent relativement proches, l’univers se ressemble et même l’esthétisme laisse à certains moments paraître de flagrantes similitudes. Et pour être franc je peine sérieusement à penser que des producteurs d’un tel projet puissent se dispenser d’une merveille telle que Manna. Introduit sur un fil conducteur de première apparence énigmatique et expérimentale, propre à ce que Michael Maggot sait si bien faire, Manna enchaîne les plans rapides dans un univers fétichiste, gothique, décalé et sadomasochiste. Cet étrange club de nuit émane quelque chose d’étrange et c’est rapidement que nous le découvrirons. Dés le départ un ton féministe se fait explicitement ressentir et le concept de la succube est rapidement dévoilé sous un aspect ritualiste et cannibalesque. L’ambiance voluptueuse installe sans plus tarder un état de transe extatique chez les protagonistes comme chez les spectateurs, et nous remarquons avec exultation que tout est absolument sublime, que l’intégralité de la déviance mêle à l’érotisme thanatique est à chaque instant sensuellement puissante. Nous nous retrouvons face à un court métrage à la réalisation ultra-dynamique monté comme un long twist final de 10 minutes terminant dans une apothéose de jouissance. Graphiquement, Manna est irréprochable et l’hémoglobine est déversée plus que généreusement. Les amateurs de bondage se réjouiront aussi car nous ne pouvons que saluer les divers scènes représentant la pratique sous sa plus belle forme. En clair, Manna contient tous les éléments susceptibles de procurer un orgasme sur tous les points à tout fan de cinéma underground déviant qui se respecte. Et rares sont les réalisateurs capables de mêler la beauté à la déviance comme l’a ici fait Michael Maggot, qui par cette même occasion transcende assurément tous ses longs métrages déjà sorti. Je ne m’étendrais pas davantage sur la portée philosophique de ce court métrage car il serait bien dommage de trop en dévoiler….Alors espérons que Manna sorte un jour, que ce soit dans Profane exhibit ou en dehors, car il le mérite vraiment. Probablement l’un des meilleurs court-métrages du cinéma underground extrême.

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