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Critique : Last girl (James.P.Mercurio) (2015)

Synopsis : Kidnappée, une jeune femme (intitulé « Numéro 12 ») se retrouve dans un décors post-industrielle et réalise qu’elle est la vedette d’un snuff movie.

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The last girl, film fantôme depuis de nombreuses années, presque devenu une légende. Après la publication de son alléchant trailer publié en 2013 dont certaines phrases publicitaires provenaient de divers festivals américains inconnus et même de personnes l’ayant visionné on ne sait trop comment, le voici, enfin. Cette œuvre semble donc avoir circulé secrètement durant une brève période pour finalement tomber en silence radio. Mais ce qui fait tout le « mystère » de The last girl est de nature bien plus étrange… Après avoir répertorié toutes les informations sur cette histoire entre 2013 et 2015, j’ai découvert que la genèse du film provient d’un certain Jorje Krippe, réalisateur inconnu auto-produisant des vidéos de fakes snuff en vente à plus de 200 dollars l’unité. Sa boîte de production Renegadevidéo fut donc le fruit d’une attention toute particulière au point qu’un site eu été créé exclusivement pour « enquêter » sur le sujet : https://isrenegadevideoreal.wordpress.com/ (en français : Les vidéos de renegade sont elles réelles ?) Le prix de ses vidéos signifie donc l’existence d’un marché relativement restreint et questionne sur la possible rentabilité financière de la production. Cependant, le fake snuff le plus anonyme peut être considéré par les collectionneurs comme une sorte de saint Graal et pourrait les inciter à y mettre le prix comme certains le font déjà par l’achat de VHS collector vendus par certains éditeurs secrets. Ce marché possède donc indéniablement son public. ps :Il est inutile de chercher les vidéos de renegade, le site original n’existe plus.

Classé par numéro, la 12éme victime de renegade vidéo fait l’objet d’un regard plus observateur car plusieurs internautes physionomistes y ont découvert une troublante ressemblance avec une certaine Carla Guttierez disparue le 6 juin 2010 dans le Quartier de détroit où se déroule justement la vidéo. En clair, toutes les rumeurs scandaleuses autour d’œuvres comme Snuff de Micheal Findley, Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato ou même Guinea pig Flower flesh and blood de Hideshi Hino paraissent bien maigres et infondés face aux anecdotes douteuses de The last girl. Après avoir repéré les multiples vidéos de Jorje Krippe, un certain réalisateur/producteur du nom de James.P.Mercurio décide de collaborer avec le personnage par l’entremise d’un long métrage scénarisé. Il insère alors plusieurs vidéos issues de renegade et y introduit une trame narrative axée sur un réseau de snuff dirigé par une sorte d’élite inquiétante. Jusque-là, difficile de définir clairement où il veut en venir, mais dés lors qu’il se focalise sur le numéro 12, constituant par ailleurs la meilleure partie du métrage, le concept s’éclaircit. Tourné à l’intérieur du Lee plaza Hotel (excellent choix, un lieu idéal), désormais abandonné et vétuste, le film commence réellement à ce moment précis. Un homme en liens étroits avec cette élite se voit dans l’obligation de leur livrer une prostituée pour être, lui ainsi que sa famille, épargnés. La jeune femme, désormais dans cet enfer, va devoir se démener pour survivre. Si le climat parvient à instaurer un certain malaise, la crédibilité ne suit malheureusement pas et les incohérences fusent. Bien que The last girl tente de jouer la carte du réalisme, il serait fort possible que celui-ci soit passé par le crible d’une certaine censure sélective car presque rien de ce qu’il n’augure n’est assumé. Les vidéos renegade originales sont réparties de manières inégales et souvent incomplètes. De nombreuses parmi les plus intéressantes scènes ne sont montrés qu’au travers de flash-back bien trop courts et d’autres sont coupées avant la fin (car ayant pu en voir certaines à part, cela s’est immédiatement remarqué) qui, pourtant, surpasse largement le reste. Outre ces scènes malaisées et inquiétantes, la principale qualité réside dans l’aspect survival immersif (et plutôt, stressant, oui) pouvant rappeler Penance (2009) qui, lui, assumait davantage sa déviance. Cependant, quelques incohérences apparaissent à nouveau; avez-vous déjà vu une fille courir dans des escaliers avec des talons hauts (qui claquent bien sur chaque marches) pour fuir le plus discrètement possible ses agresseurs? Agresseurs qui d’ailleurs surjouent parfois trop leur « folie ». Avec une réalisation souvent maladroite pour un film qui pourtant semblait prometteur, The last girl grille son potentiel dés le départ car il n’est tristement pas le monstre anxiogène et dérangeant que l’on nous avait tant fait fantasmer. Une sortie DVD est enfin prévue pour septembre.

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