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Critique : Hippocampus M 21th (Alexander Fennert) (2015)

Dans une rue des plus normales nous explorerons différents appartements dans l’intimité des habitants pratiquants chacun leurs perversions respectives.

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Premier volet d’une trilogie sur les perversions humaines, Hippocampus M 21th d’Alexander Fennert est une courte anthologie regroupant plusieurs histoires traitant chacune un sujet. Introduit par une citation de Freud, le premier segment annonce un style démonstratif qui sera maintenu tout au long de l’œuvre; une belle image au grain propre, beaucoup de plans serrés, et une bande son exclusivement composée de morceaux classiques cultes. Intégralement muet donc explicite par les images, chaque segment expose une idée mais se refuse à développer sa représentation plus en profondeur et s’éternise sur la surface. Ce n’est bien sur pas le cas de l’intégralité, et comme toute anthologie elle souffre de quelques inégalités comblées toutefois par une extravagance constante assez saisissante. La bande-son y contribue, car évidemment de telles musiques sur de telles images créent un contraste loufoque, mais utilisés à outrance ces si beaux morceaux s’étiolent, surtout lors de la longueur d’un segment entier. Finalement, une composition originale dans le même genre, quitte à baigner davantage dans le minimalisme, aurait surement mieux convenu. Nous allons éviter de disséquer chaque segment, mais force est de constater que certains sont relativement pertinents et méritent de s’y focaliser plus en précision. Appartement numéro 28513, un homme reçoit chez lui une femme botoxée aux seins et aux lèvres refaits, celle-ci est une prostituée et celui ci l’inonde de billets à chaque acte plus dégradant qu’elle accomplit pour son désir. Parallèlement à cela il tripote une poupée Barbie ressemblante comme deux gouttes d’eau à la prostituée superficielle, et il fait un transfert. La métaphore est claire, la Barbie réelle se retrouve attachée et la Barbie plastique fait office de fausse poupée vaudou quand notre mystérieux homme sort la lame…Brillant et surprenant.

Appartement numéro 1932301, une femme d’apparence fétichiste se plonge dans un bain rempli d’insectes et semble en retirer une satisfaction sexuelle. Sensuel, étrange et décalé, le propos reste mince mais un charme particulier est omniprésent. Appartement numéro 121197. Après une séance, une voyante descelle dans ses cartes un symbole l’incitant à se livrer à des actes de nécrophilie avec son défunt mari. Une inspiration de Nekromantik non négligeable se fait sentir mais l’acte est beau, la performance réussie, et même si le grain originel manque, on ne peut nier un certain érotisme macabre réussi.

Conclusion : Une anthologie aux multiples intérêts relativement différente des standards habituels, or je ne peux que vous suggérer de vous laisser tenter.

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