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Critique : Faces of snuff (Anthologie) (2016)

Nous en avions déjà fait l’expérience avec le supposé mystique « The last girl » – il est risqué de trop suscité d’attention sur une œuvre si celle-ci ne tient pas ses promesses; d’autant plus lorsque l’on tente de jouer l’ambiguïté. Après la courte mise en ligne d’un trailer circulant de manière succincte sur la toile l’aura tendancieuse pouvait se targuer d’être libérée. Le film en lui-même suscitant dés cet instant les fantasmes les plus fous, le défi d’en sustenter ses quelques spectateurs n’était pas moindre.

Pour paraphraser mes propres mots sur le précédent post dédié à faces of snuff « Nous l’aurons compris, inspiré par les premiers Shock documentary auxquels le titre nous ramène directement à la saga des Face of death (qui s’est avéré fake à 95 pourcents) ce nouveau projet anonyme produit par MollyWalsh Video risque de susciter certaines questions délicates. D’autant plus que dans le troublant (et totalement jouissif, avouons le) trailer figurant ci-dessous dans l’article, la réalisation des différentes vidéos semble grandement variée de l’une à l’autre, nous faisant ainsi comprendre que les provenances de celles-ci sont diverses et variées. Plus troublant encore, nous pouvons y apercevoir des extraits de l’énigmatique court-métrage Captain pride volume 33 qui jusqu’à ce jour demeure encore orphelin de tout créateur ou toute équipe technique; autant dire que nous ne savons rien à son sujet alors que celui-ci a été publié semble-t-il avant 2010. Compte tenu de l’absence d’informations et du réalisme extrême, personne ne sait clairement si le contenu y est réel ou fictif et cela fait débat entre les internautes et les quelques articles qui évoquent le sujet. Alors qu’en est t-il des autres vidéos figurant sur ce trailer ? » Si sa liaison conceptuelle avec les shockdocumentary reste éminemment présente, elle n’en cultive pas moins que les plus ternes aspects : montage entrecoupé et anarchique d’extraits de vidéos ne contenant aucun attrait particulier dans leur intégralité mais moins encore lorsque ceux-ci s’éparpillent aléatoirement. Evidemment, parmi les multiples court-métrages certains s’avèrent dignes d’intérêts notamment de par leur mise en scène et leur inventivité (dixit celui de l’homosexuel SM se faisant humilier dans la baignoire); éléments clairement absents dans la majorité du projet. Le potentiel anxiogène comme la crédibilité s’évaporent quant à eux progressivement pour cause d’une homogénéité brisée. Logiquement, une anthologie se voulant dans le cheminement du fake snuff se doit d’impérativement demeurer crédible et ce dans son entièreté, n’est-ce pas? Mais le défi s’effondre dés lors que le recruteur du projet (dont nous tairons le nom jusqu’à ce qu’il souhaite de lui-même se révéler) décide d’intégrer différents réalisateurs aux genres distinctement différents.


Entendons-nous bien, cette initiative est en soi totalement louable; mais difficilement compatible avec un concept où le degré de réalisme se veut constant. Pour un réel shockdocumentary, ceci ne pose aucun souci puisque tout y est réel, or les provenances peuvent varier comme bon leur semble. Mais pour Faces of snuff, le risque qui ici se transforme en incohérence se situe dans l’irréalisme de certains segments qui, pour une anthologie recherchant à susciter des doutes chez son spectateur, se grille ainsi littéralement. De plus, les modes opératoires souvent pauvres en idées ne rehaussent pas vraiment l’intérêt; la plupart se résumant à une simple strangulation/asphyxie dont la mise en scène ne semble pas chercher à convaincre. Pour ceux n’ayant jamais visionné captain pride 33 (dont la segmentation ici présente nuit à l’intensité originelle du métrage) ni même de fake snuff cette oeuvre pourrait au moins rassasier leur curiosité, mais pas beaucoup plus.

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