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Critique : Creeper (2012) (Matthew Gunnoe)


Synopsis : Heather et ses amies naviguent sur le réseau social virtuel ConnectMeNet lorsqu’elles tombent sur un homme solitaire et psychologiquement dérangé que celles-ci prennent plaisir à humilier par l’intermédiaire de la webcam. Après avoir échafaudé un plan tordu, celles-ci se retrouvent dans une situation bien moins confortable et le jeu prend une autre tournure.

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Surgissant de nulle part, Creeper est ce pur film d’exploitation qui tente de renouer contact avec les rape and revenge des années 70/80 en adaptant quelques éléments modernes. Après une scène d’introduction pré-générique délicieusement alléchante présageant un survival en milieu naturel, le réalisateur nous ramène un an plus tôt et nous explique comment tout a commencé. Kitch au possible dans les dialogues, nous assistons à la décadence perverse de jeunes femmes (un peu faciles, avouons-le) jouant inconsciemment avec le feu. Concrètement, le métrage se divise en deux parties : l’humiliation et la vengeance. En plus de rendre un honorable hommage aux rape and revenge de l’époque, Creeper détourne leurs codes tout en les parodiant. Jerry, ce personnage simplet, devient la principale activité de nos protagonistes moqueuses repoussant incessamment les limites en le forçant à produire toutes sortes d’actes dégradants et douloureux pour leur plaisir malsain. Elles se proclament reines et érigent Jerry au statut d’esclave, celui-ci accepte le concept et considère cela comme un jeu. Tout se déroule par l’entremise des webcams, mais cela ne suffit plus à ces cruelles demoiselles qui, trouvant définitivement Jerry pathétique et effrayant, décident qu’il ne manquera à personne et qu’il ne sera jamais reconnu en tant que victime. Elles lui tendent alors un piège, celui-ci tombe dedans et est laissé pour mort. Cette situation aucunement crédible précise ce doute qui pouvait planer sur l’éventuel sérieux du film et laisse place à une dérision absolument chaotique.


Retournement de situation improbable; après s’être fait passer à tabac par ces jeunes femmes sans broncher, il décide soudainement de les traquer une à une et de toutes les dessouder. Qui est la victime dans cette histoire ? Cet homme attardé qui se tase lui même les tétons ou ces vilaines filles qui l’ont incité à le faire tout en voulant l’achever ? Mystère. Nous pouvons cependant remarquer et apprécier la perversité sans failles de notre réalisateur qui jamais n’hésite à nous exhiber une paire de nichons dés que la situation se présente, et même si elle ne se présente pas. L’humiliation étant désormais terminée, place à la vengeance. Chacune de ces méchantes demoiselles se retrouve éparpillé aux 4 coins d’une forêt et cet homme qui, supposément, se doit être incapable d’une quelconque réflexion élabore différents pièges implantés pour le bon déroulement de son jeu machiavélique. Une image granuleuse, des filles nues bien peu futées, un tueur méchant absolument increvable, des situations inventives et assez improbables, le bon cinéma d’exploitation des années 70/80 s’est bel est bien transposé à notre époque. Le choc des générations se fait tout de même ressentir par l’utilisation abusive des réseaux sociaux et autres appareils téléphoniques. Pour jouer avec elles, Jerry ne cesse de leur envoyer des sms indicatifs; drôle de choix pour une partie de chasse forestière. Les incohérences se multiplient par volonté ou manque de moyens et de grotesques effets spéciaux numériques surgissent soudainement, mais cet étrange croisement possède un certain charme atypique que nous ne nierons pas. Il est donc fort possible que bon nombres de ces défauts soit en réalité des qualités volontaires ou non qui, quoi qu’il en soient, rendent cette œuvre de mauvais gout plutôt jouissive.

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