Critique : Crazy murder (2015) (Doug Gerber et Caleb Pennypacker)
Synopsis : Un SDF psychotique et scatophile se balade dans les rues de News york en tuant les gens au hasard tout en vomissant partout et en se barbouillant le visage de ses excréments.
__________________________________________________________ Parlons des exploits émétophiles et scatophiles de Doug Gerber (qui porte bien son nom) et Caleb Pennypacker, parlons de Crazy murder; cette oeuvre atypique dont le sens échappera à quinconce recherchant une logique ou une cohérence.
C’est l’histoire d’un homme qui insulte méchamment les arbres, les poteaux, même les murs, et qui aime beaucoup jeter ou frapper violemment des fauteuils ainsi que toutes sortes d’objets mobiliers (peut être la haine de ne pas avoir de logement, m’enfin tout de même, c’est disproportionné !)
Mais ça, ce ne sont que ses activités les plus saines.
Nous assistons alors aux pérégrinations d’un SDF dégénéré en errance, au croisement entre Hanger (2009) de Ryan Nicholson pour les délices excrémentielles et His devil’s Night (2013) de Micheal Maggot pour le bad trip sous LSD. Mais malgré ses étranges attributs douteux, Crazy murder s’est ancré d’emblée comme un incontournable du genre, voir un film culte ! Et il serait bien difficile de parler de qualités ou de défauts là où le mauvais gout est on ne peut plus volontaire, où l’absurdité est assumée jusque dans les derniers recoins (d’ailleurs je n’ai toujours pas compris pourquoi les 3/4 du film sont accompagnés d’une musique de relaxation type bruit de vent et bruit de mer). Car cette petite pièce du cinéma underground New-yorkais est simplement hallucinante, un OFNI surplombé par l’interprétation d’un acteur principal (du nom de Kevin Kenny, décidément…) possédé par son rôle et suintant la démence. Il crie, grimace, monologue, se prend pour un imitateur, n’a aucune notion des relations sociales et humaines car même quand un généreux passant lui propose un sandwich, celui ci décline son offre en le poignardant. Mais Crazy murder est avant tout un gros délire absolument improbable ruisselant de scènes mémorablement cultes. Au gré de l’évolution nous nous questionnons absolument toujours sur « mais pourquoi il fait ça ? » Pourquoi cet homme se taillade la bite ? Pourquoi frappe-il un homme discutant avec deux de ses collègues pour finalement lui déféquer sur le visage ? Mais la réponse n’est qu’un éclat de rire jusqu’à parfois l’hilarité. Et le plus surprenant dans tout ça, ce sont les déambulations de notre protagoniste principal en plein quartier fréquenté de New-York, le pantalon baissé marchant avec un gros colombin dans le caleçon ou encore habillé d’un sac-poubelle avec un chariot recouvrant un cadavre. Il faut bien dire que les secrets de tournage intriguent, car je doute qu’un film aussi trash et indépendant dispose d’une autorisation de figuration massive dans un tel endroit. En fait, Crazy murder c’est de l’amour, des excréments, des coups de couteau; de la violence, du sang, et même des plans de caméra parfois pas si vilains que ça ! Mention spéciale pour les dernières minutes freestyle, du gore et du gore, du pain béni pour les fans et une déclaration d’amour de nos deux réalisateurs tarés ! On vous aime !
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