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Etrange festival (2024) (Jour 4) (Maldoror)

Sadique-master

Vendredi 6 septembre






















Habitué aux films romancés parfois teintés de réalisme, la filmographie remarquable du réalisateur Belge Fabrice du Welz oscille entre apreté et poésie même si, dans notre univers, on le retient forcément surtout pour son premier long ("Calvaire") et son premier court-métrage ("C'est merveilleux quand on est amoureux") intimement liés à la ligne éditoriale Sadique-master.

Mais que ce passe t'il lorsque Du Welz entreprend le projet risqué et plutôt ambitieux d'aborder - non sans une minutie toute contrôlée - l'un des faits divers les plus sinistres et controversés de son pays, la Belgique ? Evidemment, point de suspens puisqu'il est ici question de l'affaire Dutroux et ce qui l'entour. Avec une armada d'avocats à la production, il ajuste alors l'écriture afin de concilier respect des victimes et exactitude des faits en esquivant avec brio le sensationnalisme putassier parfois inhérent à ce genre de sujets.


Avec comme perspective celle d'un enquêteur acharnée dont la hiérarchie ne suit pas et qui se retrouve tiraillé au beau milieu d'une réforme conflictuelle entre les différents services de police de l'époque, "Maldoror" (nom éponyme de l'opération secrète "Maldoror" - équivalent fictif de la véritable opération Othello lancée officieusement par les polices Belges lors des faits) traite de cette affaire sordide avec une étonnante pudeur sans pour autant négliger le caractère malsain et complexe de cette affaire qui, au delà des faits, a manqué de faire imploser le pays de l'intérieur.

Malgré quelque scènes chocs diligemment distillée, Maldoror reste plutôt sobre et nous captive dans cette infernale histoire aux rouages aliénants et aux ramifications infinies qui font sombrer tout naturellement l'inspecteur en chef (brillamment interprété par un Anthony Bajon habité par son rôle) de l'affaire dans l'obsession et la folie.

On se retrouve alors embarque dans cette narration brillamment construite avec un oeil nouveau et on en ressort non sans un gout amer dans la bouche; signe de réussite pour ce nouveau long-métrage osé de Du Welz.


– Tinam (S.M)

Sadique-Master 2024 – droits réservés



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