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LOST SOULS ALLEY - De retour de Cracovie aprés l'expérience (maison de l'horreur extrême)

Sadique-master


Suite à la publication de mon dernier article vous êtes nombreux à m'avoir demandé un retour de cette attraction (considérée comme la maison hanté horrifique la plus extrême d'Europe) qui semble avoir suscité une certaine attention et quelque interrogations.

Je me suis donc rendu à Cracovie, sur place, pour la tester.

Avant de me rendre là-bas j'ai consulté un certain nombre de commentaires/avis de personnes ayant expérimenté la chose - visionné aussi quelques vidéos - et je ne partais donc pas de zéro avec une absence totale d'informations. Cela diminuait certes quelque peu l'effet de surprise, mais à contrario ça me mettait en condition et suscitait en moi une forte excitation.

J'ai d'abord contacté les organisateurs afin de savoir quelle version il serait possible de faire et ils m'ont rapidement répondu et en m'indiquant qu'actuellement seules la Pink (la plus soft) et la Green (celle un peu au dessus) étaient disponibles. Un peu déçu, je demande quand les autres versions reviennent et ils m'informent qu'un retour de l'une d'elles avant l'été est peu probable.


Arpentant alors les rues les plus fréquentées de Cracovie, nous savons que Lost souls alley se trouve dans l'une d'elles mais absolument aucune indication ou publicité nous informe de l'emplacement exact de l'endroit. De l'anti-tourisme par excellence.

En cherchant un peu, on parvient à apercevoir la devanture dans l'embranchement d'une rue parallèle et nous avançons donc. Un petit bar quasi vide "Lost souls alley" - probablement extension de l'attraction - borde L.S.A et nous jetons rapidement un œil dedans. Thématique horrifique plutôt sobre et efficace avec dedans un écran vidéo compilant des extraits de la précédente saison avec de participants plutôt bien remués et traumatisés. C'est alléchant...Un couloir donnant sur les toilettes est aussi, on le découvre, la sortie de l'attraction. On peut alors voir défiler quelques personnes poursuivies par un homme muni d'une tronçonneuse qu'on devine rapidement comme authentique (de par le bruit, la texture et l'odeur).

Alors venue l'heure de notre passage, nous observons l'attraction de l'extérieur et ne voyons en réalité...rien du tout. Et c'est là toute la force de Lost souls-alley. Cet anti-train fantôme Disney par excellence est en réalité un vieux bâtiment abandonné sans décors, tout délabré et sale, dont les fenêtres sont recouvertes de laines de verre. Complétement glauque.




Nous arrivons au niveau de l'accueil et apprenons que nous allons parcourir l'attraction avec un groupe de jeunes Polonais composé de deux hommes et deux femmes. Mon ami et moi, un peu plus âgés qu'eux, leur demandons si ils parlent Anglais pour une certaine coordination d'équipe dans cette affaire qui s'avère tout de même être aussi un escape game. Réponse : Quasiment pas. Ca va être compliqué cette histoire. La personne de l'accueil nous demande quelle version nous choisissons et nous nous accordons sur la Green, donc la plus "extrême" proposée parmi les deux.

Les festivités commencent et on nous ouvre une grosse porte en metal rouillée, on nous invite à rentrer dans une piéce presque complétement noir et tout se referme. On attends là, assis sur deux bancs perpendiculaires à se demander ce qui se passe et si l'attraction a démarrée.

On comprend vite que oui lorsqu'un golgoth masqué rentre dans la piéce par une autre porte et s'approche successivement de chacun d'entre nous en nous grognant au visage.



Le ton est donné et on en déduit assez rapidement qu'on ne se trouve pas en France dans une attraction horrifique lorsque l'homme agrippe violemment un des Polonais avec nous et lui enfile une cagoule sur la tête en le faisant sortir de la piéce. Il était indiqué que dans la green version nous pouvions être "séparés du groupe" et c'est déjà le cas dés le départ. L'homme revient, puis attrape une Polonaise et répète le processus. Nous ignorons tout de où ils emmènent nos collègues et ce qu'ils leur font. Vient alors mon tour, on me choppe violemment par la nuque et on me fourre cette cagoule sur la tête. L'homme me guide assez brusquement en me poussant , j'essaie de garder mon sens de l'orientation, il prend mes mains et m'en attache une à des barreaux avec de grosses menottes en acier. Une trompette stridente me fait sursauter et se répète à plusieurs reprises pas loin de mon visage et des lumières s'agitent dans tous les sens sous les cris (ordres ? insultes ?) de l'homme, puis les choses semblent se calmer.



Sacré coup de pression pour un début, il y a un peu de stress, mais j'attends là assez calmement. Il me reste une main de libre, alors au bout d'un peu moins d'une minute je relève moi-même ma cagoule : erreur. Je n'ai visiblement pas le droit et l'homme masqué m'engueule en Polonais en me secouant et me refoutant la cagoule. Toute notre équipe semble sortie de la piéce d'entrée et mon ami- accompagné des deux Polonais - me retirent la cagoule et je réalise être attaché à aux mêmes barreaux qu'une des Polonaises. Mon ami est visiblement le détenteur d'une lampe torche et aprés un petit temps de réflexion on parvient à se libérer. Il manque cependant une fille de notre groupe enfermée dans une autre piéce avec les mains liées entre elles par une menotte et la cagoule toujours sur la tête. Plutôt anxiogène comme situation. On essaie de la guider pour qu'elle active un interrupteur permettant d'ouvrir, ça prend un peu de temps, mais on y arrive. Lorsqu'on va la rejoindre dans la piéce elle est visiblement assez traumatisée et nous dit qu'elle a envie de pleurer et d'abandonner. On la rassure comme on peut et elle commence à aller mieux.

Il ne s'agit là que de la premiére piéce; ça commence intensément.

Lost souls alleys comporte environ une dizaine de piéces montant crescendo en virulence et je ne vais donc pas toutes vous les résumer (déjà pour ne pas gâcher l'effet de surprise de ceux qui seraient tentés de s'y essayer) mais en évoquer brièvement quelques unes en sachant que toutes se déroulent dans un noir quasi complet et que notre seule aide se résume à une lampe torche qui, on ne sait trop comment, s'éteint parfois toute seule dans certains moments.

  • Un homme avec un taser (surement à basse fréquence) nous attaque dans un couloir, peut mettre quelques coups et étrangler un peu.

  • On se retrouve dans une piéce de mannequins recouverts de draps blancs et parmi eux certains sont des vraies personnes qui nous surgissent dessus en hurlant.

  • Un homme avec une tronçonneuse rentre dans une piéce où on doit se cacher dans des frigo, des cercueils ou des tonneaux. Il peut possiblement tronçonner la surface par dessus laquelle là où on se trouve et ça vibre beaucoup.

  • On se retrouve à ramper dans un tunnel quelqu'un s'introduit aussi dedans aprés nous afin d'essayer de nous attraper.


Les différentes choses que j'ai pu lire indiquant des morsures/griffures des ingestions forcées de pilules de faux médicaments ne se sont pas produit, mais cela est peut être lié à la version yellow ou à l'ancienne green version. Cependant, les acteurs ne quittent jamais leur rôle et sont particulièrement crédibles. Dans mon parcours, j'ai constaté qu'ils peuvent effectivement vous kidnapper et séparer du groupe/isoler, vous secouer, vous attacher, vous frapper et étrangler légèrement et vous faire taser (je n'ai cependant pas pris directement de coup de taser sur moi - mais mes collègues peut être que si). La majorité des hématomes proviennent surement des chutes/chocs dans le stresse ou la précipitation et pas des coups des acteurs (finalement peu violents) car j'ai moi-même eu un petit bleu-saignement au genoux à cause de ça. Chaque piéce est ingénieuse dans ses idées et ses dispositions et Lost souls alley est résolument original sous de nombreux aspects en parvenant à instaurer une réelle intensité.

Je ne vous cache cependant pas une petite frustration que ça n'ait pas été plus loin et que je n'ai pas été encore un peu plus malmené, mais mon seuil de tolérance (ainsi que celui de mon ami) n'est surement pas commun car le groupe de Polonais avec nous était tétanisé et parvenait trés difficilement à avancer sans nous. Evidemment, j'aurais adoré essayé la Yellow mais la personne à l'accueil nous a informé que cette version n'avait pas été renouvelé suite à un trop gros nombre de plaintes et un manque de rentabilité (car les gens n'aiment pas être violentés, mince !). Elle nous a aussi précisé que la Red n'est plus en activité depuis un certain temps pour les mêmes raisons en pire. N'ayant vu cependant aucun témoignage de la red sur le net une théorie ne peut s'empêcher de nous venir en tête : et si celle-ci n'existait (on n'a été qu'une version d'essai) tout simplement pas et permettait surtout de faire du buzz autour de cette attraction ?

Que la red existe ou pas, L.S.A reste une excellente expérience intense probablement impossible à réaliser en France en raison du rapport notamment au consentement et à la proximité physique beaucoup plus sensible chez nous. On reste (dans cette version-ci) évidemment trés loin d'un Mackamey manor mais on peut commencer à imaginer et ressentir ce qui se passe lorsque cette barrière du réalisme et de l'action coercitive est franchie.

Et en espérant qu'au moins la Yellow ou d'autres versions plus extrêmes reviennent (ou surviennent) prochainement.



– Tinam (S.M)

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